Depuis le 1er janvier 2024, les jeunes ayant à partir de 17 ans peuvent obtenir leur permis de conduire en France sans avoir à passer par la conduite accompagnée. Cette mesure dont l’objectif est de faciliter l’accès à la mobilité pour les jeunes suscite néanmoins des réactions partagées. Si certains y voient une grande avancée pour leur autonomie, d’autres la considèrent comme un faux espoir qui pourrait compromettre leur sécurité routière. Analysons ensemble les différents aspects de cette réforme pour y voir plus clair.
Peut-on avoir son permis à 17 ans sans conduite accompagnée ?
Oui, il est désormais possible en France d’obtenir son permis de conduire à 17 ans sans avoir à passer par la conduite accompagnée. Cette réforme a été officialisée par un décret publié le 20 décembre 2023 suite aux travaux du Conseil national de la refondation jeunesse.
En pratique, le processus reste le même. Il faut s’inscrire dans un centre d’auto-école et passer l’examen du Code de la route. Ce dernier peut être préparé dès vos 16 ans si vous ne souhaitez pas la conduite accompagnée.
De plus, un minimum de 20 heures de conduite dont 15 en circulation est requis avant de pouvoir se présenter à l’examen de conduite. En cas de réussite à l’examen, vous avez immédiatement le droit de conduire seul en circulation sans plus attendre vos 18 ans.
Le permis à 17 ans pour l’autonomie des jeunes
L’un des principaux avantages de cette nouvelle législation est l’autonomie qu’elle offre aux jeunes. En effet, à 17 ans, les adolescents sont en quête de liberté notamment pour se rendre à l’école, au travail ou à des activités sociales. Le permis de conduire à cet âge permet alors de répondre à ce besoin d’indépendance.
Particulièrement pour les jeunes résidant en zone rurale ou périurbaine que les transports en commun ne desservent pas toujours efficacement, c’est un atout majeur pour accéder à des opportunités telles que :
- un emploi ;
- un stage ;
- une formation.
De plus, le permis à 17 ans soulage également les parents qui n’ont plus à assurer les trajets de leurs enfants devenus autonomes plus tôt.
On peut dire que cette réforme est globalement bien accueillie par la population qui semble accorder un intérêt croissant pour cette nouvelle possibilité. Selon le réseau d’auto-écoles ECF, les inscriptions au permis de conduire chez les jeunes de 17 ans ont augmenté de 135 % par rapport à 2023, avec un taux de réussite de 73 %. Cette performance est même supérieure à la moyenne nationale de 58 %.
La sécurité routière, un risque à prendre en compte
Si le permis à 17 ans présents bien d’avantages pour l’autonomie des jeunes, il est néanmoins important de nuancer cet enthousiasme en examinant de près les défis et les risques potentiels. En matière de sécurité routière par exemple, les statistiques montrent que les jeunes de 18 à 25 ans sont particulièrement vulnérables sur la route. Considérant cela, abaisser l’âge d’obtention du permis pourrait exacerber ce problème.
Un autre aspect à considérer est la maturité des jeunes conducteurs qui, d’après les instructeurs de conduite, varie considérablement. Beaucoup d’entre eux ne sont pas encore prêts à assumer la responsabilité de conduire seuls, ce qui pourrait augmenter le risque d’accident.
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Jean Martin est un spécialiste en développement des compétences professionnelles et en employabilité.